Frontière de vie & Collectif artistes

En Amazonie équatorienne«Le peuple Kichwa de Sarayaku»

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Depuis plus de 25 ans, le peuple Kichwa de Sarayaku lutte contre la pénétration de compagnies pétrolières sur son territoire traditionnel. Ce peuple associe à des moyens très concrets de lutte (juridiques, médiatiques...) un projet symbolique tourné vers l’Occident. Il appelle ce projet «Sisa ñambi, le Chemin de fleurs » : une immense frontière d’arbres à fleurs de couleurs, visible d’avion, sur tout le pourtour de son territoire traditionnel, soit presque 200 km de long et 135 000 hectares de forêt primaire.

Le peuple Kichwa de Sarayaku «colore» la forêt en plantant des cercles d’arbres à fleurs portant le nom de ses ancêtres ; c’est une résistance pacifique face aux menaces de destruction de la forêt : « des fleurs contre le pétrole ». Du plus profond de la forêt, le peuple Kichwa de Sarayaku nous aide à re-découvrir la « force » des fleurs, l’importance de célébrer la vie et de protéger la biodiversité.

En France « Une diversité d’artistes pour sauver la biodiversité amazonienne»

Des artistes conscients de l’importance des liens qui relient les hommes entre eux et à la nature ont créé un collectif. Ils vont, eux aussi, matérialiser une « Frontière de vie » en dédiant une de leurs œuvres ou performances artistiques à un arbre de vie. Ainsi, en donnant forme à la « Frontière de vie » leurs œuvres vont laisser le temps à la nature de faire son travail et aux arbres forestiers de nous offrir leurs fleurs, leurs couleurs et leurs fruits. Le collectif est ouvert au plus grand nombre d’artistes possible : sa diversité sera sa richesse. Il est accueilli par le Musée du Montparnasse, tout spécialement à l’Espace Krajcberg.

En septembre-octobre 2010, une exposition-rencontre a été organisée pour présenter l’ensemble des œuvres dédiées à la « Frontière de Vie », à la biodiversité de la forêt amazonienne et aux peuples indiens qui y vivent.

Dédicace de la Chambre Rouge à un arbre de la Fontière de Vie

Je dédie l'oeuvre la Chambre Rouge à un arbre du projet de la Frontière vie, véritable oeuvre monumentale entrepris par le peuple Kichwa de Sarayaku dans la forêt amazonienne équatorienne. Par ce geste, un lien symbolique relient la frontière de vie, la chambre rouge et toutes celles du collectif d'artistes. Il se crée aussi un lien entre leurs luttes et les nôtres.

Nous arrivons, en effet, à la fin de la période du pétrole en abondance et à bon marché. Notre civilisation est totalement dépendante de cette ressource. Si nous n'apprenons pas dès maintenant, à vivre en diminuant massivement notre consommation de pétrole, nous allons devenir de plus en plus voraces, belliqueux et destructeurs pour trouver de nouveaux gisements. De plus, leurs emplacements se situent sur des éco-systèmes extrêmement fragiles et difficiles d'accès : régions polaires, tropicales, fonds marins.

La hausse du prix de pétrole est donc inéluctable. Comment un territoire rurale comme le nôtre, va-t-il s'adapter si l'essence double de prix ? Il est certain que chaque individu peut agir concrètement dans son quotidien, mais cela suffira-t-il à relever l'extraordinaire défi qui est devant nous ?

Il s'agit donc bien de décisions politiques, prises à chaque échelon (du locale à l'internationale) et qui anticipent (ou pas) notre adaptation au changement. Dans ce sens, le fait d'envisager une déviation de Die est-elle la meilleur réponse à la question du transport sur ce territoire pour les vingt prochaines années ? Plus nous favoriserons les transports utilisant du pétrole, plus nous en aurons encore et toujours besoin. Les forêts de la planète continueront de disparaître avec les peuples qui y vivent. Il n'est pas possible de penser que nous nous en sortirons à bon compte si des peuples continuent de disparaître et les éco-systèmes détruis. Nous devons prendre conscience de ce qui nous lie les uns les autres. Cela prend du temps. C'est pourquoi le projet Frontière de vie trouve sa pertinence et cohérence sur un moyen et long terme, c'est-à-dire entre quinze et vingt-cinq ans. Le temps d'une génération, le temps d'anticiper, de se projeter, d'agir et sortir du court terme qui nous broie tous. Olivier de Sépibus

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